Terra Gi, un éco-lieux familial, dans une baie montagneuse de Calabre
Calabre, sud de l'Italie
5/1/20234 min leer
Après la Grèce, c’est en Italie que les chemins de nos trois voyageur.euse.s continuent, dans le Sud de l'Itallie, dans le pied dans la botte juste au-dessus de la Sicile.
C’est dans la communauté de Terra Gi, en Calabre, que nous avons posé nos lourd sacs à dos pour deux semaines. Dès notre arrivée, nous fûmes charmé.e.s par le terrain luxuriant au creux des montagnes qui offre une vue dégagée sur la mer à 10 km à vol d’oiseaux. Celui-ci a été acheté par Lingham et Sole en 2014, un couple d’italiens qui aime vivre simplement et au plus près de la nature, dans l’idée d’y créer une communauté conviviale et au-delà des frontières du foyer de parenté. Iels ont accueilli une autre famille, un couple hispano-italien et leurs 3 enfants, qui se sont installés dans une yourte à Terra Gi. Les deux familles ont un réel sens de l’accueil. Lorsque nous sommes arrivés, des gens de passage logeaient sur le terrain pour quelques jours. Une jeune femme rencontrée dans un « rainbow gathering » de hippies, un cycliste intrigué par la communauté, un ami de la famille italienne, une famille de Slovaques venu passé quelques semaines de vacances dans le coin…
Contrairement à d’autres lieux dans lesquels nous nous sommes rendu.e.s, l’objectif affiché de cette communauté est l'autonomie en termes d’énergie, de nourriture et d’éducation. Les habitant.e.s y vivent sans électricité, sans eau potable courante, avec des bombonnes de gaz changées fréquemment. Nous trouvions cela intéressant de participer à un projet qui s’inscrit dans des valeurs écologiques radicales.
Dans les lieux que nous avons visités avant, nous cherchions la présence d’un lien avec le territoire, les habitant.e.s des alentours et/ou d’autres associations et réseaux de solidarité. En ce qui concerne ce lieu, rien de tout cela - en apparence ! Nous pensions expérimenter un mode de vie autosuffisant au risque d’arriver dans un projet isolé voire reclus. Mais nous nous sommes rendu compte que Terra Gi était bien plus ancré dans son territoire que nous le pensions. En effet, les habitant.e.s travaillent pour et avec les habitant.e.s des alentours. Par exemple, Manu et Lingham font des petits boulots pour d’autres fermes, pour leurs voisin.e.s, quand iels ont besoin d’aide. Les projets de construction et d’agriculture à Terra Gi donnent aussi du travail aux habitant.e.s des villages voisins. Par exemple, lorsque nous étions là, un voisin a apporté des pierres qu’il vendait à Lingham pour qu’il construise ses maisons.
De plus, les habitant.e.s de la communauté entretiennent des relations d’entraide avec le voisinage. Par exemple, iels échangent une partie de l’eau de la source de leur terrain avec leur voisin qui en a besoin pour arroser ses vignes contre de l’eau potable qu’il achemine en camion dans de petites citernes. Un éleveur des environs est également venu déposer le fumier de ses brebis à proximité des terres en jachère de Terra Gi pour les rendre plus fertiles.
Puis, les habitant.e.s de Terra Gi vendent des produits - comme leur « handcraft chocolate », du coulis de tomate, des tomates séchées etc - sur les marchés ainsi qu’à des clients à l’autre bout du pays dont iels ont le contact par leurs familles respectives. Les résident.e.s sont donc loin d’être isolé.e.s du reste du monde. Au-lieu de l’auto-suffisance qui renvoie à une conception plutot individualiste de la construction du quotidien, il s’agit plutôt d’une entre-subsistance qui s’étend au-delà des frontières de la communauté pour s’inscrire dans un complexe maillage territorial.
Leur mode de vie est très simple mais non sans joie ! Les enfants âgés de 2 à 9 ans ne vont pas à l’école – les parents ont un accord avec l’école du village qui fait passer un test par semestre aux enfants - et passent beaucoup de temps à jouer, courir, construire, dessiner, sur le terrain, sans oublier les leçons hebdomadaires. Leur dynamisme jovial propage une délicieuse légèreté dans l’air de Terra Gi.
Une atmosphère de confiance et d’amour porte les habitant.e.s au quotidien.
Nous avons été étonné.e.s par la relation qu'entretiennent nos hôtes à la nature et au vivant, empreinte de respect et d’humilité. Iels aiment leur terre, en prendre soin. Iels n’utilisent aucun produit chimique (savon, lessive, engrais,…) qui pourrait nuire à la biodiversité et à la terre.
Le projet majeur en ce moment est la construction de deux habitations pour Sole, Lingham et leur fils Swami. Iels ont l’ambition de construire deux petites maisons aux structures en bois. Nous nous sommes fait la remarque que les réglementations semblent bien plus souples en Calabre qu’en France. La famille de Georgia et Manu s’est installée dans leur yourte sans autorisation, les deux familles garent leurs trois vans où iels le souhaitent sur le terrain et la construction en cours n’a pas été autorisée par les autorités mais ça ne semble pas inquiéter nos hôtes - et moins un problème aue certaine régions que nous avons visite en France.
Nous avons apprécié la vie en communauté qu’iels partagent à Terra Gi. Les habitant.e.s pratiquent la communication non violente, éduquent leurs enfants de façon horizontale sans rapports d’autorité. Des moments de partage intergénérationnels ont ponctué notre quotidien à Terra Gi, que ce soit en préparant les repas, en jouant à des jeux, en coupant du bois. Les habitant.e.s font preuve d’une ouverture d’esprit qui nous a séduit en théorie et en pratique. Nous avons partagé avec eux des discussions très enrichissantes sur l’éducation des enfants, le polyamour, la relation au vivant.
Nous en retenons qu’il est possible de vivre un quotidien en accord avec ses valeurs, dans la simplicité et dans la joie, mais bien sûr cela demande de travailler avec son corps et dans des conditions parfois extrêmes, ainsi que de renoncer à un certain confort de vie.






Nous contacter...
hallunissons.era@gmail.com
Agathe : +33 6.86.02.58.95
Émile : +33 6.79.71.73.03
Philippine: +33 6.77.33.63.77
Rosalie : +33 6.86.16.34.93
Illustrations : @clubdebridge
N'hésite pas à utiliser le formulaire de contact ci-contre pour nous signaler des buggs du site ou pour une quelconque question/demande
©2022 Hallunissons
Avec l'aide de :



