Vers un ré-enchantement de notre rapport à la Nature ?

Enquête sur une approche sensible à notre Environnement

Mémoire de 3A d'Agathe

Séminaire Climat-Energie, 2020-2021

Sous la direction de Stéphane Labranche

Faut-il ré ensauvager la ville ?

Biovallée, un eldorado écolo ?

  Au vu de la double crise environnementale que nous traversons, articulant réchauffement climatique et effondrement de la biodiversité, le terme « ré ensauvagement » est de plus en plus utilisé par les naturalistes et les philosophes européens. Il faudrait, selon eux, renouer avec une vision holistique de notre environnement : « bien loin d’une vision anthropocentrée qui considère l’eau, la forêt, l’atmosphère et les animaux comme étant au service de l’homme »[1]. Selon Philippe Descola, il faudrait voir le vivant de façon plus holistique en repensant nos interdépendances avec les autres espèces, réel enjeu pour les gestionnaires et aménageurs des espaces naturels. Pour lui, l’objectif de protection n’est pas judicieux (on ne peut protéger que ce que l’on possède !) et ne changerait pas en profondeur la vision d’une nature comme espace/ressource. Comment cela se traduit-il dans les réflexions sur l’urbain ? Comment articuler nature sauvage et aménagement ?

Par-delà la séparation Nature/Culture: Une sagesse ancestrale pour renouveler nos rapports au Monde?

    « Il est temps que l’anthropologie jette sur le monde un regard plus émancipé, nettoyé d’un voile dualiste que le mouvement des sciences de la nature et de la vie a rendu en partie désuet »1 écrivait l’anthropologue Philippe Descola. Et, selon lui, « bien des sociétés dites primitives nous invitent à un tel dépassement, elles qui n’ont jamais songé que les frontières de l’humanité s’arrêtaient aux portes de la vie humaine. Elles qui n’hésitent pas à intégrer, dans le concert de leur vie sociale, les plus modestes plantes et les plus insignifiants des animaux ». Cet essai s’intéressera à ce thème qui me passionne, qu’est l’étude de la vision de la nature dans le monde et à travers les différents peuples et sociétés.(....) Il s’agira donc de se demander de quelle manière l’anthropologie prouve la non-universalité du dualisme conceptuel et ontologique Nature/Culture si chère aux sciences sociales occidentales-et quelles sont les différents modèles à travers lesquelles les sociétés humaines peuvent penser leurs relations avec le monde non humain?

Essai final écrit par Agathe en première année de Master dans un cours d'Anthropologie.

Professeur: Lionel Obadia

Critical reading sheet - La décroissance- Serge Latouche (in english)

     The present paper aims to address a review and a discussion on the book La Décroissance, (Degrowth), written by the economist Serge Latouche in 2019. Professor of economics at the University of Paris-Saclay, Serge Latouche is one of the main French theorists of degrowth in economics. Published by Presses Universitaires de France, this 125 pages is a good introduction and conceptualization of the concept of degrowth in economics. Latouche study this concept of degrowth, since the 1970s, but a publication in 2019 was a response to a growing need to discuss the controversies surrounding degrowth in a context where it appeared urgent to take more alternatives into account, with the intensification of climate crisis. This is thus a brilliant synthesis on a controversial and misunderstood subject, linking economics theories with political and philosophical aspects- this is why this paper will draw some parallels between several disciplines and will not rely only on economics. Latouche methodically deconstructs an ideology- the growth- that is nothing but a mortage on the future and reminds us that degrowth project is not a return to the Stone Age.

Critical reading sheet - Le féminisme ou la mort, Françoise D'Eaubonne(in english)

Critical reading sheet - The Age of Surveillance Capitalism. The Fight for a Human Future at the New Frontier of Power, Zuboff Zuboff Soshana, 2019(in english)

Écrit par Agathe en première année de Master dans le cadre du cours Ecology and Politics, par Pierre Charbonnier

    Le Féminisme ou la Mort (Feminism or death) was written by the French essayist and philosopher Françoise D’Eaubonne (1920-2005), between 1971 and 1974. Radical libertarian feminist and theorist of the ecofeminism, D’Eaubonne co-founded the Women’s Liberation Movement, an autonomous and non-mixed movement that protest for the free disposal of women’s bodies and challenges the patriarchal society, at the end of the 1960s- in a global context of the expansion of the second wave feminism and the politics ideals of libertarian movements. The essay has also been written in the wake of the May 68 events and the new concerns for ecology, born from the birth of political ecology and the oil shocks, or the Meadows Report of 1972. After a first part focused on the specificity of oppression against women and on the explanation of all the dimensions of the phallocratic (1) system - she mentions, among other, household work, invisible and free but indispensable to the construction of paid and "productive" work; the control of women's fertility by males; or the continuum of women's economic-sexual exchange and the oppression of the Eros – the book's second part focuses on "The time of ecofeminism" (p.275).

Écrit par Agathe en première année du Master Governing Ecological Transition in European Cities

The Age of Surveillance Capitalism. The Fight for a Human Future at the New Frontier of Power is a non-fiction book, written by the Professor Shoshana Zuboff and published in 2019 by Profile Book; which is about « the darkening of the digital dream and its rapid mutation into a voracious and utterly novel commercial project » (page18) that the author call Surveillance Capitalism (that she started studying in 2006).For the present reading note, I chose to focus on the Chapter 1 Home or Exile in the digital future, which permitted me to have a clear introduction to the author’s thesis and will by writing her book. The second chapter that I chose is the 13rd: Big other and the rise of instrumentarian power, in order to have an understanding of the « purpose » of the surveillance capitalism, in order to understand why it has been developed. After a presentation of the author, the thesis of the book, I will go on a deep summary of the two chapters, by selecting the main interesting ideas. Secondly, I will provide connections and academic references in order to feed the topic of research we focus on and to cross it with other case studies. Finally, I will conclude by giving my personal concern on the concept and the reality of Surveillance Capitalism.

Écrit par Agathe en première année du Master Governing Ecological Transition in European Cities

       Bien connue par les locaux et même au-delà, la guinguette d’Aouste-sur-Sye nous avait été conseillée par Martin, un jeune architecte que nous avions rencontré à Jabrezad en Ardèche: il nous évoquait l’ambiance particulièrement festive et les afters techno qui suivaient la soirée. Nous nous y sommes rendus et la découverte était à la hauteur de nos espérances : concert de rock, bières, et danseur.euse.s de tout âge, nous sommes rentré.e.s impressionné.e.s par l’ambiance de ce village d’un peu moins de 2500 habitants. La Drôme est en effet connue pour son dynamisme à la fois culturel et écologique, pour sa « biovallée » située sur un territoire rural. Le collectif Ville et Décroissance, dont Rosalie faisait partie à Sciences Po, lui avait consacré un article en 2019, que nous avions lu, et qui avait renforcé notre curiosité à son propos. Surpris.es de lire qu’une alliance et une cohésion semblait bien réelle au sein de cet “eldorado”, nous nous sommes interrogé.e.s sur le fondement de cette impression et avons choisi de nous rendre sur place. Afin de rencontrer le plus d’acteur.rices possibles, nous avons décidé de faire une pause dans notre aventure d’autostoppeur.euse.s pour prendre la voiture d’Agathe et être libres de nous rendre où notre enquête nous mènerait.

    À travers une revue de littérature et quatre entretiens semi-directifs, je montre que la coupure opérée entre l’être humain et la nature est construite et n’est pas universelle. Ce présent mémoire porte sur la crise de la représentation que les êtres humains ont de la nature afin de nous intéresser à une approche plus sensible (je parle d’une approche même spirituelle, que je définis dans l’introduction) à l’environnement- en nous demandant si nous n’assistons pas à un « ré-enchantement » du monde -dans le sens d’un changement de système de pensée. Des dynamiques historiques (industrialisation, capitalisme, modernité, sciences modernes, guerres) ont conduit nos sociétés à changer leur perception de la nature. Pourtant, alors que les sociétés ‘modernes’ tendent à séparer l’être humain de la nature, je compte donc m’intéresser à de nouvelles voies et pratiques pour nous relier à elle – à une vision intérieure de l’écologie qui nous permettrait de vivre en amitié avec celle-ci, sans entretenir de rapport de domination destructrice. Il s’agira de confronter différentes approches de l’écologie dans d’autres régions du monde, puis d’explorer des approches occidentales qui s’ancrent dans un rapport spirituel à la nature. Il s’agira aussi de montrer à l’aide des recherches scientifiques, à quel point la proximité avec la nature est vitale pour les êtres humains et quels effets bénéfiques elle peut avoir. Une étude quantitative empirique à la fin du mémoire- réalisée sur 217 personnes- permet une confrontation des théories avec la réalité.

Article écrit par Rosalie dans le cadre d’un stage en socio-urbanisme dans la structure l’Usage des lieux

Article réalisé par Emile, Rosalie et Agathe après une semaine de rencontre en Val-de-Drôme

Biovallée, un eldorado écolo ?

Bien connue par les locaux et même au-delà, la guinguette d’Aouste-sur-Sye nous avait été conseillée par Martin, un jeune architecte que nous avions rencontré à Jabrezad en Ardèche: il nous évoquait l’ambiance particulièrement festive et les afters techno qui suivaient la soirée. Nous nous y sommes rendus et la découverte était à la hauteur de nos espérances : concert de rock, bières, et danseur.euse.s de tout âge, nous sommes rentré.e.s impressionné.e.s par l’ambiance de ce village d’un peu moins de 2500 habitants.La Drôme est en effet connue pour son dynamisme à la fois culturel et écologique, pour sa « biovallée » située sur un territoire rural. Le collectif Ville et Décroissance, dont Rosalie faisait partie à Sciences Po, lui avait consacré un article en 2019, que nous avions lu, et qui avait renforcé notre curiosité à son propos. Surpris.es de lire qu’une alliance et une cohésion semblait bien réelle au sein de cet “eldorado”, nous nous sommes interrogé.e.s sur le fondement de cette impression et avons choisi de nous rendre sur place. Afin de rencontrer le plus d’acteur.rices possibles, nous avons décidé de faire une pause dans notre aventure d’autostoppeur.euse.s pour prendre la voiture d’Agathe et être libres de nous rendre où notre enquête nous mènerait.

Faut-il ré ensauvager la ville?

À travers une revue de littérature et quatre entretiens semi-directifs, je montre que la coupure opérée entre l’être humain et la nature est construite et n’est pas universelle. Ce présent mémoire porte sur la crise de la représentation que les êtres humains ont de la nature afin de nous intéresser à une approche plus sensible (je parle d’une approche même spirituelle, que je définis dans l’introduction) à l’environnement- en nous demandant si nous n’assistons pas à un « ré-enchantement » du monde -dans le sens d’un changement de système de pensée. Des dynamiques historiques (industrialisation, capitalisme, modernité, sciences modernes, guerres) ont conduit nos sociétés à changer leur perception de la nature. Pourtant, alors que les sociétés ‘modernes’ tendent à séparer l’être humain de la nature, je compte donc m’intéresser à de nouvelles voies et pratiques pour nous relier à elle – à une vision intérieure de l’écologie qui nous permettrait de vivre en amitié avec celle-ci, sans entretenir de rapport de domination destructrice. Il s’agira de confronter différentes approches de l’écologie dans d’autres régions du monde, puis d’explorer des approches occidentales qui s’ancrent dans un rapport spirituel à la nature. Il s’agira aussi de montrer à l’aide des recherches scientifiques, à quel point la proximité avec la nature est vitale pour les êtres humains et quels effets bénéfiques elle peut avoir. Une étude quantitative empirique à la fin du mémoire- réalisée sur 217 personnes- permet une confrontation des théories avec la réalité.

Mémoire de 3A de Agathe Petiot

Séminaire Climat-Energie, 2020-2021

Sous la direction de Stéphane Labranche

Vers un ré-enchantement de notre rapport à la Nature ?

Enquête sur une approche sensible à notre Environnement

Par-delà la séparation Nature/Culture: Une sagesse ancestrale pour renouveler nos rapports au Monde?

« Il est temps que l’anthropologie jette sur le monde un regard plus émancipé, nettoyé d’un voile dualiste que le mouvement des sciences de la nature et de la vie a rendu en partie désuet »1 écrivait l’anthropologue Philippe Descola. Et, selon lui, « bien des sociétés dites primitives nous invitent à un tel dépassement, elles qui n’ont jamais songé que les frontières de l’humanité s’arrêtaient aux portes de la vie humaine. Elles qui n’hésitent pas à intégrer, dans le concert de leur vie sociale, les plus modestes plantes et les plus insignifiants des animaux ». Cet essai s’intéressera à ce thème qui me passionne, qu’est l’étude de la vision de la nature dans le monde et à travers les différents peuples et sociétés.(....) Il s’agira donc de se demander de quelle manière l’anthropologie prouve la non-universalité du dualisme conceptuel et ontologique Nature/Culture si chère aux sciences sociales occidentales-et quelles sont les différents modèles à travers lesquelles les sociétés humaines peuvent penser leurs relations avec le monde non humain?

Essai final écrit par Agathe en première année de Master dans un cours d'Anthropologie.

Professeur: Lionel Obadia

Fiche de lecture critique

La décroissance Serge Latouche (en anglais)

The present paper aims to address a review and a discussion on the book La Décroissance, (Degrowth), written by the economist Serge Latouche in 2019. Professor of economics at the University of Paris-Saclay, Serge Latouche is one of the main French theorists of degrowth in economics. Published by Presses Universitaires de France, this 125 pages is a good introduction and conceptualization of the concept of degrowth in economics. Latouche study this concept of degrowth, since the 1970s, but a publication in 2019 was a response to a growing need to discuss the controversies surrounding degrowth in a context where it appeared urgent to take more alternatives into account, with the intensification of climate crisis. This is thus a brilliant synthesis on a controversial and misunderstood subject, linking economics theories with political and philosophical aspects- this is why this paper will draw some parallels between several disciplines and will not rely only on economics. Latouche methodically deconstructs an ideology- the growth- that is nothing but a mortage on the future and reminds us that degrowth project is not a return to the Stone Age.

Écrit par Agathe en première année du Master Governing Ecological Transition in European Cities

Le Féminisme ou la Mort (Feminism or death) was written by the French essayist and philosopher Françoise D’Eaubonne (1920-2005), between 1971 and 1974. Radical libertarian feminist and theorist of the ecofeminism, D’Eaubonne co-founded the Women’s Liberation Movement, an autonomous and non-mixed movement that protest for the free disposal of women’s bodies and challenges the patriarchal society, at the end of the 1960s- in a global context of the expansion of the second wave feminism and the politics ideals of libertarian movements. The essay has also been written in the wake of the May 68 events and the new concerns for ecology, born from the birth of political ecology and the oil shocks, or the Meadows Report of 1972. After a first part focused on the specificity of oppression against women and on the explanation of all the dimensions of the phallocratic (1) system - she mentions, among other, household work, invisible and free but indispensable to the construction of paid and "productive" work; the control of women's fertility by males; or the continuum of women's economic-sexual exchange and the oppression of the Eros – the book's second part focuses on "The time of ecofeminism" (p.275).

Fiche de lecture critique Le féminisme ou la mort, Françoise D'Eaubonne(en anglais)

Écrit par Agathe en première année de Master dans le cadre du cours Ecology and Politics, par Pierre Charbonnier

The Age of Surveillance Capitalism. The Fight for a Human Future at the New Frontier of Power is a non-fiction book, written by the Professor Shoshana Zuboff and published in 2019 by Profile Book; which is about « the darkening of the digital dream and its rapid mutation into a voracious and utterly novel commercial project » (page18) that the author call Surveillance Capitalism (that she started studying in 2006).For the present reading note, I chose to focus on the Chapter 1 Home or Exile in the digital future, which permitted me to have a clear introduction to the author’s thesis and will by writing her book. The second chapter that I chose is the 13rd: Big other and the rise of instrumentarian power, in order to have an understanding of the « purpose » of the surveillance capitalism, in order to understand why it has been developed. After a presentation of the author, the thesis of the book, I will go on a deep summary of the two chapters, by selecting the main interesting ideas. Secondly, I will provide connections and academic references in order to feed the topic of research we focus on and to cross it with other case studies. Finally, I will conclude by giving my personal concern on the concept and the reality of Surveillance Capitalism.

Fiche de lecture critique - The Age of Surveillance Capitalism. The Fight for a Human Future at the New Frontier of Power, Zuboff Zuboff Soshana, 2019(en anglais)

Écrit par Agathe en première année du Master Governing Ecological Transition in European Cities

Article réalisé après une semaine de rencontres en Val-de-Drôme

Au vu de la double crise environnementale que nous traversons, articulant réchauffement climatique et effondrement de la biodiversité, le terme « ré ensauvagement » est de plus en plus utilisé par les naturalistes et les philosophes européens. Il faudrait, selon eux, renouer avec une vision holistique de notre environnement : « bien loin d’une vision anthropocentrée qui considère l’eau, la forêt, l’atmosphère et les animaux comme étant au service de l’homme »[1]. Selon Philippe Descola, il faudrait voir le vivant de façon plus holistique en repensant nos interdépendances avec les autres espèces, réel enjeu pour les gestionnaires et aménageurs des espaces naturels. Pour lui, l’objectif de protection n’est pas judicieux (on ne peut protéger que ce que l’on possède !) et ne changerait pas en profondeur la vision d’une nature comme espace/ressource. Comment cela se traduit-il dans les réflexions sur l’urbain ? Comment articuler nature sauvage et aménagement ?

Article écrit par Rosalie Moreau dans le cadre d’un stage en socio-urbanisme dans la structure l’Usage des lieux